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Une proposition bien honnête
Je sors de la réunion matinale du vendredi matin. Matthieu, mon caviste préféré, me propose de l’accompagner dans une livraison qu’il doit effectuer à Blainville sur mer. Pour me tenter, il m’annonce que son client, un bar à huîtres, nous proposera certainement une dégustation de ses mollusques. La décision semble évidente et il se trouve que je n’ai pas de rendez-vous programmé ce matin, un signe. Nous nous suivons jusqu’à destination, à peine quinze minutes de route pour arriver à destination.
Le bar à huîtres du père Gus
Comme il fait toujours beau en Normandie, l’établissement dispose d’une large terrasse pour permettre à chacun d’y trouver une place. Jean n’est pas encore là, mais un appel de Matthieu plus tard et le voilà qui arrive tout sourire. Il est très sympathique et le courant passe aussitôt. Le business avant tout, le caviste débarque sa livraison du coffre de l’auto, facture, chèque, conseils, et je peux découvrir les lieux du bar à huître « le père Gus » .
L’huître de Normandie
Gus est le nom du père de Jean qui a repris l’entreprise familiale il y a cinq ans. Le bar à huîtres n’a été créé que l’an dernier avec un succès immédiat. La commune de Blainville sur mer est la première ville productrice française d’huîtres. Même des bivalves élevés plus au sud viennent faire un tour par ici avant de retourner s’affiner sur place. L’huître de Normandie possède une grande réputation avec quatre zones de production. Il paraît donc normal d’avoir ce genre d’établissement pour faire découvrir ses trésors aux visiteurs.
Plantons le décor
Le cadre est simple et accueillant avec des lambris en bois, des tables hautes qui vous invitent à vous installer. Le menu surplombe deux grands bacs contenants les huîtres. La vue s’étend jusqu’à la zone de travail ce qui permet à chacun de découvrir en même temps l’envers du décor. Un bar complète l’ensemble et nous allons justement accompagner la dégustation des huîtres avec un mono-cépage Sauvignon : les fumées blanches.
préparatifs de la dégustation
Jean démarre son chariot élévateur et relève des paniers d’huîtres qui s’affinent dans de grosses cuves extérieure. Il se saisi d’un grand plat et en dépose quasiment trois douzaines de toutes grosseurs. Il s’excuse de la présentation sommaire mais l’objectif n’est pas là. Matthieu attrape un couteau et se lance. Il m’impressionne par sa dextérité et sa rapidité. Tout en les ouvrant, il m’explique sa technique « par le bec » afin d’éviter de retrouver des écailles sous la dent.
Pendant ce temps, Jean découpe quelques citrons. La table est installée, la bouteille de fumée blanches bien fraîche est ouverte. A l’attaque !
Testons de plus près ces fumées blanches
Sous le soleil normand à dix heures le matin, l’ambiance est conviviale. Les huîtres sont parfaites, j’en délaisse le citron afin de mieux apprécier toutes les saveurs en bouche, un régal. Les sujets abordés sont nombreux, je vais ici me concentrer sur la description de notre bouteille de fumées blanches. Contrairement à la majorité des vins « Alamaiz« , celui-ci n’est pas biodynamique mais il a pourtant réussi à franchir les standards de Matthieu. Son credo un excellent rapport qualité-prix. Il veut qu’on retrouve le prix de ce qu’on paye dans la bouche. Donc, les producteurs ont mis en place une charte éco-responsable. Par exemple, ce vin destiné a être consommé dans l’année ou au maximum dans les trois ans suivant sa fabrication bénéfice d’une capsule à vis afin de réduire le poids et les coûts, C’est le meilleur compromis possible.
Un moment convivial
Le nom de ce vin vient des coteaux où la vigne pousse. des volutes qui montent du sol accompagnent le paysage du matin, ces brumes matinales inspirèrent François Lurton le fabricant. Ce sauvignon très fruité garde un goût rond, je pense même que mon épouse l’aurait apprécié, elle qui pourtant préfère les vins blancs sucrés comme un coteau du layon par exemple. Nous buvons un millésime 2016, mais Matthieu m’explique qu’un des impératifs est de garder une qualité et un goût constant par des assemblages de jus et donc l’année a peu d’importance sauf si le vin est trop vieux. Je vous le recommande puisque la bouteille n’a pas survécu.